Laurent Drelincourt, Élie Bouhéreau et l’« illustre ami » : Un éclairage épistolaire sur la révision du Psautier de Genève (1674-1679)
L’histoire du Psautier de Genève comporte encore des zones d’ombre, en particulier à l’âge classique, où durant les décennies 1660-1680 s’est joué un épisode pourtant essentiel, celui de sa révision linguistique, engagée sous la responsabilité de Valentin Conrart avec la collaboration d’un certain nombre de pasteurs et de lettrés protestants acquis à la cause. Ce qui pourrait apparaître comme une intervention supplémentaire sur le texte de la Bible en français, dans sa composante en vers, sans grand enjeu ni sur le plan textuel ni sur le plan liturgique, s’est pourtant trouvé au centre de tensions internes (au sein des Églises réformées de France) et externes (vis-à-vis de Genève), qui ont fait de cette entreprise, menée par un petit groupe aux intentions militantes, un événement sous-estimé. À partir de la correspondance inédite échangée entre Élie Bouhéreau et Laurent Drelincourt, on se propose d’éclairer d’un jour nouveau cet épisode.