Baptistes et catholiques en France, le choc des différences, 2 : Apaisements de 1875 à la veille de Vatican II
Jusqu’en 1875, les relations entre les catholiques et la petite minorité protestante baptiste en France sont marquées par une grande défiance réciproque. La mise en place de la IIIe République change la donne. Le conflit interconfessionnel perd progressivement de son intensité (I), à l’image des commentaires du pasteur Farelly, qui loue l’« authentique piété » cachée selon lui sous le « fatras » catholique. Les baptistes bénéficient de ce nouveau climat de liberté et de pacification. L’heure est au repositionnement des acteurs chrétiens face à l’impact croissant de la sécularisation des institutions et des consciences. D’ennemis, baptistes et catholiques se découvrent peu à peu chrétiens, et même « frères et sœurs », en dépit du maintien d’une solide méfiance (II). Cette découverte de certaines convergences entre catholicisme contemporain et revivalisme évangélique (III) est auscultée notamment par le théologien catholique Louis Bouyer. Elle semble esquisser, à la fin des années 1950, l’entrée progressive dans un nouveau paradigme œcuménique.