Bayle et les reliques. “La pente dans cet endroit-là est très glissante”
Pierre Bayle (1647-1706) a amplifié, en critique et en historien, le travail de dénonciation des superstitions et de l’idolâtrie associées au culte des reliques qu’avaient accompli les théologiens calvinistes. La réflexion anthropologique qu’il greffe sur cette dénonciation reste de frappe protestante, même si le philosophe de Rotterdam s’efforce de parvenir à un certain degré d’universalité impartiale. Son approche est marquée à la fois par son expérience personnelle, par ses convictions éthiques, par son goût pour une érudition foisonnante et par une vive conscience de l’importance de la violence religieuse. Elle aboutit à une prise en compte plutôt inattendue des risques encourus par tous – y compris les protestants – dès lors qu’une religion ou une confession devient majoritaire.