Défendre la vérité du christianisme à l’âge romantique : la méthode selon Prosper Jalaguier. L’apologétique protestante francophone au milieu du XIXe siècle et l’alternative entre preuves internes et externes
Les apologistes protestants de l’âge romantique ont été confrontés à la nécessité de procéder à une mise à jour méthodologique de leurs approches pour faire face aux contraintes posées par l’essor inédit d’une incroyance de plus en plus difficile à vaincre. Contre le courant envahissant de doctrines subjectivistes inspirées de Schleiermacher et qui faisaient de la preuve interne, soit la parfaite convenance du christianisme et des besoins innés de l’âme humaine, l’instrument fondamental de l’apologétique, les tenants d’une approche classique ont réagi en soutenant que les thèses de leurs adversaires conduisaient à une dissolution irrémédiable des croyances. Parmi eux, Prosper Jalaguier, professeur à la Faculté de Montauban, a été l’un des premiers en France à se faire le défenseur de la prééminence de la démonstration de la vérité du christianisme par les preuves externes, soit les arguments historiques, les miracles et les prophéties.