Antiprotestantisme et antisémitisme à la fin du XIXe siècle
La loi sur la liberté de la presse de 1881 est allée de pair avec le développement d’un antiprotestantisme, « haine oubliée », qui a précédé l’« arbre géant » de l’antisémitisme et l’a accompagné lors du Ralliement et de l’Affaire Dreyfus. La description et la comparaison des deux haines – chacune possédant une autonomie relative par rapport à l’autre – ouvre de multiples pistes de recherche. Sont abordées dans cet article : la frontière entre critique et stigmatisation haineuse, l’ambivalence du propos de Bernanos : « Hitler a déshonoré à jamais l’antisémitisme » et, de façon plus générale, la manière dont « la peur de l’autre » oriente l’ensemble du débat social d’une époque, y compris ce discours de ceux qui combattent les « doctrines de haine ».