Le colportage biblique dans la France rurale catholique de la Restauration à la fin du Second Empire
Après 1815, le colportage biblique en milieu rural catholique connaît des débuts timides avec l’appui des sociétés anglaises et suisses. Sous la monarchie de Juillet, son essor est rapide grâce à l’action des Sociétés évangéliques de Genève et de France, nouvellement fondées, qui se partagent le territoire. Leur démarche, ouvertement prosélyte, provoque l’ire de la hiérarchie et du clergé catholique. L’Église romaine a le soutien du pouvoir politique dès la seconde République et plus encore sous l’Empire autoritaire. De plus, à partir des années 1860, le colportage biblique connaît un déclin dû à plusieurs facteurs économiques et culturels : baisse du prix des journaux et des livres, développement des bibliothèques populaires, concurrence des idées nouvelles. Le colporteur, qui sert d’éclaireur à l’évangéliste, a cependant eu le temps de devenir une figure familière et populaire dans les campagnes, ouvrant à une population avide d’autonomie intellectuelle tout en gardant un grand fonds de religiosité, une fenêtre vers l’émancipation.